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Oh, là, là, je suis souvent victime de ce travers quand je viens de proposer un scénario à notre équipe et que les échanges fusent en atelier.
Moi, j’ai planché des heures sur cette continuité dialoguée, je l’ai écrite, reécrite, lue et relue et reécrite… Elle est finement travaillée. Je m’attends à quelques observations mais pas tant que ça. Hé oui, va falloir que je descende de ma suffisance.
Je suis estomaquée. Mes amis écoutent la lecture puis l’analysent avec un incroyable sérieux. Des questions beaucoup. Des observations aussi et, des commentaires, mais surtout des propositions. Je ne doute pas que la plupart soient justes. Elles donneront du sens et de la profondeur à mon écriture. Mais voilà, au milieu d’eux et de leur bonne humeur, je suis incapable d’en mesurer la portée.
En rentrant chez moi, je suis submergée de contradictions, de doutes aussi. Je n’ai pas expliqué l’importance de la différence d’âge dans le couple ? Je n’ai pas insisté sur la passion du voleur pour l’oeuf de dinosaure ? Est-ce que je sais moi-même quel est le degré d’intimité entre le voleur et la jeune femme du musée ?
Après une belle nuit de digestion intellectuelle. Me voilà face à mon PC, je reprends le scénario, les notes prises pendant nos échanges et je me rends compte que tout est à reconsidérer. Je comprends alors que les propositions ont le mérite de mettre en lumière quelques incohérences. Elles m’invitent à d’autres interprétations des différentes actions. Elles m’imposent aussi d’approfondir les caractéristiques des protagonistes. Ils devront vivre, tels qu’ils sont, avec leurs espoirs, leurs passions, leurs angoisses… Au boulot !
« Hâtez-vous lentement et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez
Ajoutez quelque fois, et souvent effacez » . N Boileau
Hé oui, j’en suis là, quel bonheur ! (JB)